La
providence de Dieu dans les Ecritures [2] Les grands hommes
Sun Myung Moon, vers 1983
Nous
devons faire preuve de curiosité quant aux objectifs et à la motivation de ces
figures providentielles. Tous ces grands hommes commencèrent leur vie de foi,
centrés non pas sur eux-mêmes mais sur Dieu. Pourquoi devons-nous les
respecter, les honorer, et reconnaître leurs contributions respectives ?
Simplement, parce qu'ils recevaient leurs instructions de Dieu, et non
d'eux-mêmes. De même, nous devrions savoir quel genre de vie ils menaient pour
Dieu à cette époque. Nous découvrons qu'ils étaient en proie à un conflit -
leur vie de foi opposée à la vie quotidienne. Nous découvrons que leur volonté
n'était pas monolithique lorsqu'ils se trouvaient confrontés à un problème.
Nous découvrons également qu'ils résolvaient le problème quand ils se
centraient sur Dieu, et non sur eux-mêmes. Nous savons aussi qu'en raison de ce
conflit entre le côté de Dieu et le côté du monde, ils accroissaient la
persécution et la souffrance qu'il leur fallait endurer. Telle est la raison
pour laquelle ce sont de grands hommes !
Nous
découvrons que leur vie en ce monde fut toujours solitaire, parce qu'ils
souffraient et enduraient bien des choses, tout en étant persécutés par ce
monde. Quand ils n'avaient personne avec qui partager leurs sentiments, ils ne
pouvaient aller qu'à Dieu et Lui parler. De même, si nous considérons leur vie
en ce monde, leur vie matérielle, ils étaient si démunis, et recevaient si peu
de biens matériels que tout naturellement ils tournaient leur coeur et leur vie
vers Dieu. Quand nous pensons à la manière dont ils vécurent en ce monde, le
champ de leur conscience était tellement rétréci qu'il leur fallait prendre
connaissance de tout ce qui était centré sur Dieu. Telle était leur vie.
Ils
devaient naturellement mener leur vie en s'unissant à Dieu. En tout domaine -
loisirs avec autrui, savoir et connaissance - ils se plongeaient dans une
relation avec Dieu, parce qu'il n'y avait personne d'autre sur qui compter,
excepté Dieu. Il n'y avait pas de place pour le donner et recevoir au niveau
horizontal, pour rechercher l'objet, et ils s'efforçaient donc de trouver leur
objet en Dieu, avec davantage de sérieux qu'ils ne recherchaient un objet en ce
monde. La réalité de ce monde étant si restreinte pour eux, afin d'atteindre
Dieu par une ouverture aussi étroite, ils devaient s'en remettre au Ciel et de
ce fait, ils ouvrirent un domaine nouveau dans leur relation d'amour avec Dieu.
Même
s'il fallait faire un détour serré pour en venir à Dieu, ils n'étaient pas
censés être déprimés, de même que nous ne le sommes pas. Il existe toujours un
chemin pour en sortir. Nous ne pouvons pas être mécontents. Dieu créa toutes
choses dans un but de bonheur, de satisfaction et de contentement. Lorsque nous
atteindrons ce détour serré, nous trouverons la sortie du tunnel avec l'aide de
Dieu. Ce sera le lieu du vrai bonheur et de la vraie satisfaction. La nouvelle
relation entre Dieu et nous commencera à s'épanouir à partir de ce point
d'étranglement. Par exemple, St. François avait mis l'accent sur la pauvreté à
l'état pur, un état de vide intérieur au sein duquel il pouvait trouver le
bonheur, l'appréciation, le contentement et la satisfaction. A partir de ce
point, Dieu put entrer en action, et lui permettre de ressentir le bonheur et la
joie. L'unité en Dieu peut être créée à partir de ce point. Il nous faut
réaliser que nous, en tant qu'hommes déchus, nous nous trouvons au centre de
deux lignes, entre le côté du monde et le côté de Dieu. Nous devons savoir
quand emprunter la voie étroite, de manière à savoir quand la nouvelle ère de
bonheur et de joie s'ouvrira.
Continuons
dans cette ligne, et examinons la situation de Jésus-Christ lui-même. Je suis
sûr qu'il se trouve beaucoup de Chrétiens fervents parmi vous qui ont des
opinions variées sur la vie de Jésus. Comment vous représentez-vous l'apparence
extérieure de Jésus ? Qu'a fait Jésus durant les trente années qui ont précédé
son ministère public ? A-t-il étudié à l'université ? La Bible ne dit pas qu'il
soit même allé à l'école élémentaire. C'était un ouvrier, l'assistant d'un
charpentier. Il y a tellement de choses à savoir, tellement de vérités cachées
à l'intérieur de la Bible, des vérités qui ne sont pas explicitement écrites.
Si je révélais certains de ces secrets, je suis sûr que vous seriez stupéfaits.
Bien que je connaisse ces choses, je ne pouvais pas vous les dire à la légère.
Car vous auriez alors demandé, "Comment savez-vous de telles choses
?"
Je les
ai apprises de Jésus. Oui, et je les ai apprises de Dieu. Rappelez-vous, à
l'époque de Noé, personne ne pouvait le croire. A l'époque d'Abraham, personne
ne pouvait le croire. De la même façon, même si je vous disais sincèrement ce
qui s'est réellement passé à l'époque de Jésus, personne ne me croirait
facilement.
Qui est
le Messie ? Le Messie est complètement uni au Coeur de Dieu, comme une
importation directe du Ciel vers la terre. Quand Dieu a envoyé Jésus pour être
le Messie, l'a-t-Il simplement pris bébé pour le placer sur la terre, ou bien
a-t-Il dû au moins utiliser le corps d'une femme pour lui permettre de naître ?
Jésus
est né de Marie ; cela signifie-t-il que Marie était Dieu ? Marie avait-elle
ses propres parents ici sur terre, ou bien était-elle venue du ciel bleu ?
Etant donné que Marie avait des parents, elle devait provenir du lignage déchu.
Bien que Marie soit également issue de parents déchus, il doit exister une
preuve qu'elle n'avait rien à voir avec le lignage déchu. En outre, nous devons
nous poser la question de savoir comment il est établi que Jésus est vraiment
le Fils de Dieu ? Quelle en est la preuve ? En ce qui concerne l'oeuvre
religieuse proprement dite, Bouddha accomplit une oeuvre bien plus grande,
étant donné qu'il eut beaucoup plus de disciples durant sa propre vie sur
terre. La même chose est vraie de Confucius. Mohammed également est un chef
religieux qui eut beaucoup plus de succès que Jésus. Quel est le critère qui
nous amène à dire que Jésus est le Fils de Dieu ?
L'explication
commence avec le même principe : Jésus est le fils de Dieu parce qu'il est venu
du lignage céleste, alors que les autres fondateurs de religion, tels que
Bouddha, Confucius et Mohammed ne sont pas venus de ce lignage céleste. Peu
importe combien ils ont accompli, ils n'avaient pas la même qualification que
Jésus-Christ.
Afin de
comprendre comment Marie fut séparée du lignage déchu, il nous faut remonter à
Jacob et à ses descendants immédiats. Jacob et Esaü avaient environ quarante
ans quand ils accomplirent finalement la volonté de Dieu ; cependant, leur
victoire ne pouvait affecter que les gens de leur âge ou plus âgés. Personne
en-dessous de l'âge de quarante ans ne pouvait bénéficier de ce progrès dans la
restauration. C'est pourquoi, Dieu prépara une autre étape dans Sa providence,
qui protégerait Ses enfants depuis le sein de leur mère jusqu'à l'âge de
quarante ans. Cette providence fut scellée durant les trois générations qui
suivirent, avec les descendants de Jacob. Elle est enregistrée au chapitre 38
du livre de la Genèse.
Juda
était le quatrième fils de Jacob, et le premier fils de Juda épousa une femme
nommée Tamar. D'après la Loi, si un homme meurt sans avoir laissé d'enfants,
son frère doit se comporter comme le mari de la femme du frère mort, de manière
à ce que le lignage de ce dernier soit maintenu. A la mort de son mari, Tamar
n'avait pas d'enfants, et quand le frère suivant se refusa à accomplir sa
responsabilité, il mourut aussi. Tamar se rendit compte qu'à travers le
troisième frère également, elle n'avait pas d'espoir d'avoir des enfants.
Elle
savait que sa mission était de continuer la famille de son mari et de Juda, le
père de celui-ci. Elle décida finalement de sacrifier jusqu'à son honneur pour
accomplir cette mission. Se déguisant en prostituée, Tamar amena son beau-père
à avoir une relation avec elle. Juda consentit sans savoir qu'elle était sa
belle-fille. En ce temps-là, l'adultère était puni de mort. Afin de sauver sa
vie pour son enfant, Tamar demanda à Juda de lui donner son sceau ainsi que sa
canne comme garanties de paiement, et ensuite, elle les confisqua.
Trois
mois plus tard, lorsqu'il devint clair que la veuve Tamar était enceinte, elle
dut comparaître devant Juda pour être jugée. Imaginez l'horreur de Juda,
"Faites-la sortir et brûlez-la !" Mais elle répondit, "Par
l'homme à qui ces choses appartiennent, j'attends un enfant", et elle
sortit les objets que Juda lui avait donnés dans sa promesse.
Adam et
Eve chutèrent par fornication, et Tamar est un exemple de la manière dont Dieu
a fréquemment utilisé des femmes d'un caractère des plus inhabituels dans la
restauration. Pourquoi Dieu utiliserait-Il des femmes adultères dans Sa
providence ? Elles se trouvent du côté de Satan, mais si en agissant de la
sorte elles renient la nature satanique par une soumission complète à Dieu, elles
peuvent alors être restaurées d'un extrême à l'autre.
Dieu a
choisi Ses champions à partir des situations les plus misérables. Tamar était
une femme vertueuse, et bien qu'elle ait été placée en position de pécheresse,
elle se dédia entièrement à la mission de Dieu, risquant sa vie, son honneur et
sa réputation. Répétant la manière dont Eve mentit à Dieu et à son futur époux
dans le processus de la Chute, Tamar trompa son beau-père et son futur époux,
le troisième fils de Juda. Elle inversa la position d'Eve en inversant les
actions d'Eve, et le point significatif est qu'elle risqua sa vie en faisant
cela, tout comme Eve avait chuté au risque de sa vie. Ainsi, Dieu put
revendiquer le sein de Tamar, c'est-à-dire la vie même émergeant de ce sein.
Tamar
conçut des jumeaux, et la lutte entre Caïn et Abel commença à l'intérieur même
de son sein. La Bible mentionne comment les jumeaux de Rebecca luttèrent aussi
dans le sein de leur mère. Rebecca pria Dieu pour comprendre ce qui se passait,
et le Seigneur lui répondit, disant : "Il y a deux nations en ton
sein, deux peuples, issus de toi, se sépareront ; un peuple dominera un peuple,
l'aîné servira le cadet." (Genèse 25 : 23) Finalement, Jacob gagna le
droit d'aînesse de son frère aîné, Esaü.
Quand
le moment de la naissance des enfants de Tamar arriva, une lutte s'ensuivit
directement en son sein. Le premier enfant commença à sortir, et la sage-femme
attacha un fil rouge autour de son poignet. Ce signe présageait l'avènement du
communisme dans les Derniers Jours. Esaü fut également
nommé "Edom", ce qui signifie
"rouge" (Genèse 25 : 30). Cependant, avant que le premier
enfant ne puisse voir le jour, on assista à une lutte, et le bébé le plus jeune
tira l'autre à l'intérieur, et sortit lui-même en premier. Ce fils fut nommé
Pérec, et l'autre fut nommé Zérah. Le résultat de ce combat est que, pour la
première fois, la restauration de Caïn et d'Abel prit place dans le sein de la
mère, le frère le plus jeune ayant subjugué son frère aîné avant même la
naissance. L'action extraordinaire de Tamar purifia le lignage de Juda, et le
rendit intact de l'invasion de Satan dès l'instant de la conception.
A
travers cette victoire à l'époque de Tamar, ainsi qu'à travers la victoire
précédente de Jacob, Dieu put revendiquer un fondement recouvrant l'ensemble de
la vie humaine. Jésus naquit du lignage de Juda, et il n'y avait pas moyen pour
Satan d'envahir sa vie dans le sein, parce que le processus de purification
avait déjà été accompli. Si Jésus est apparu bien des années après la providence
de Jacob et de Tamar, c'est parce que Dieu a dû attendre qu'Israël établisse un
fondement national. Les conditions étaient remplies au niveau familial du temps
de Jacob, de Tamar et de Juda, mais Dieu avait besoin de créer un fondement
pour recevoir le Messie dans le cadre d'une nation, afin que celui-ci puisse
être accueilli aussi facilement que possible aux niveaux national et
international.
Finalement,
Dieu choisit une femme du nom de Marie. Marie était une femme de foi
révolutionnaire, qui était capable de suivre les tactiques révolutionnaires de
Dieu. Etant donné que la Chute se produisit à travers l'archange, il fallait
que ce soit un ange qui aide Marie en venant lui apporter la révélation de
Dieu. Marie eut une foi totale en ce que l'ange lui déclara quant à sa mission
; l'ange lui dit qu'elle concevrait, que l'enfant serait grand et saint, et
qu'il devrait s'appeler Jésus.
La
situation de Marie était parallèle à celle d'Eve dans le Jardin d'Eden. Marie
et Joseph étaient fiancés, mais pas encore mariés ; Adam et Eve se trouvaient
également en période de fiançailles tandis qu'ils grandissaient vers la
maturité. C'est un ange qui amena Eve à l'acte déchu, mais c'est également un
ange qui amena Marie à l'accomplissement de la providence céleste. Marie se
trouvait également en position de tromper son mari et son père. Pensez-vous que
Marie pouvait discuter avec son père ou avec Joseph de la conception
miraculeuse de son bébé ? Elle risquait sa vie, parce qu'en ce temps-là, une
femme adultère était susceptible de se faire lapider à mort.
Marie
était la troisième femme providentielle à être choisie par Dieu. A travers les
victoires précédentes de Rebecca et de Tamar, toutes les conditions sataniques
furent balayées du lignage de Jésus, et bien que Marie ait conçu Jésus en
dehors du mariage, Satan ne pouvait l'accuser. Même dans le sein de sa mère,
Jésus était déjà le Fils unique béni de Dieu, et tout ce qu'il fit après sa
naissance, il le fit avec l'autorité du Fils de Dieu.
Sans
une origine complètement différente, il n'y avait pas moyen pour Jésus d'être
le Messie, le Fils béni de Dieu. Quelle différence y a-t-il entre Jésus et tout
autre enfant issu de parents physiques ? La différence tient dans l'époque
historique ; en surface, il se peut que les parents se ressemblent, mais leurs
traditions sont entièrement différentes. Marie était une figure historique.
Tout au long de milliers d'années d'histoire, Dieu et Satan marchandèrent,
luttèrent, et conclurent finalement un marché avant même que Marie ne voie le
jour. Dieu savait qu'il Lui fallait utiliser le corps d'une femme pour que Son
Fils naisse en ce monde, et pour préparer cette seule femme, Dieu établit un
fondement durant des milliers d'années.
Néanmoins,
du point de vue de la société d'alors, Jésus était un enfant sans père, un
enfant illégitime. Aux yeux de Dieu, il était conçu de l'Esprit Saint, mais il
n'existait aucun moyen de le prouver aux gens ! Raisonnez donc en termes
réalistes, et examinez simplement ce que je vais vous dire.
Marie
conçut Jésus avant son mariage. D'après la loi juive, une telle femme devait
être condamnée à mort par lapidation. Joseph fut indigné de la situation de
Marie, et il attendit calmement le moment opportun pour mettre un terme à leurs
fiançailles. C'est alors qu'un ange apparut à Joseph, et lui dit, "Il te
faut prendre Marie pour femme. Ne la condamne pas, car elle a une mission
spéciale de Dieu." Si Joseph n'avait pas été un homme juste, Marie aurait
été automatiquement condamnée à mort par lapidation.
Maintenant,
pensez-vous que Joseph aurait pu discuter de cette question avec ses parents en
disant, "Chers père et mère, ma future épouse, ma fiancée, a conçu un
enfant, mais un ange m'a dit que c'était la volonté de Dieu, de telle sorte que
je dois la prendre pour femme et m'occuper d'elle" ? Qu'auraient dit les
parents de Joseph ? Il y a beaucoup de couples d'âge mûr dans l'assistance ce
soir. Mettez-vous à la place des parents de Joseph. Vous n'auriez pas cru
Joseph s'il avait parlé de la sorte. Encore une fois, Joseph dut prendre sa
décision seul. Sans en discuter avec qui que ce soit, il emmena sa fiancée dans
quelque endroit caché.
Maintenant,
considérez leur voyage à Bethléem. Le moment de l'accouchement était presque
arrivé pour Marie. Si l'environnement lui avait permis de préparer le
nécessaire pour la venue de l'enfant, elle l'aurait fait, mais elle ne put
préparer quoi que ce soit pour l'enfant. Lorsqu'il fut né, elle le coucha dans
la mangeoire d'une étable, et l'enveloppa de langes. Si Jésus avait eu des membres
de sa famille apparentés à Marie et à Joseph, n'auraient-ils pas aidé Marie à
préparer la naissance à l'avance ? De tous ces points, nous pouvons en déduire
que Marie donna naissance à l'enfant dans une situation de grande solitude.
Dieu
envoya trois mages à l'époque de la naissance de Jésus. Ils furent conduits en
cet endroit par Dieu, et ils auraient dû pourvoir aux besoins de Jésus,
l'éduquant jusqu'au jour de son mariage. Que se serait-il passé si les mages,
lorsqu'on leur a dit de retourner dans leur pays par des voies différentes de
celles qu'ils s'attendaient à prendre, avaient emmené Marie et le saint enfant
avec eux dans leur pays ? Si Jésus y avait été éduqué en cachette, les mages
seraient devenus des personnages historiques de réputation mondiale.
J'ignore
s'ils avaient la même nationalité, ou s'ils étaient de trois nationalités
différentes ; il aurait été encore préférable qu'ils soient de trois
nationalités différentes. Si, après avoir été emmené dans l'une de ces trois
nations, Jésus avait malgré tout été persécuté, ils auraient pu l'emmener dans
d'autres nations. S'ils avaient aidé Jésus à grandir sainement, complètement
dégagé de toute invasion satanique, combien célèbres ils seraient devenus !
Puis, les mages auraient pu être les disciples de Jésus. Les choses seraient
allées beaucoup mieux. Etant donné que rien de tel n'eut lieu, Jésus dut
rechercher ses propres disciples, comme vous le savez.
Je suis
sûr que Joseph traversa une période des plus difficiles au cours de laquelle il
fut plein de suspicion envers Marie. Joseph a dû demander à sa future femme,
"Marie, nous sommes proches et n'avons pas de secret l'un pour l'autre.
Dis-moi maintenant ce qui t'est réellement arrivé. Qui est le vrai père du bébé
que tu portes ?" Je suis sûr que tout mari serait très curieux à ce sujet.
Si je m'étais trouvé dans la position de Joseph, j'aurais posé cette question à
Marie. Mais Marie répondit la vérité lorsqu'elle déclara, "Je ne sais
vraiment pas qui est le père de cet enfant. Il a été conçu par Dieu."
Combien d'entre nous pourraient croire une telle déclaration ? Maintenant, il
est plus facile de le croire, parce que nous savons qui est Jésus, mais tel
n'était pas le cas de son vivant.
C'est
pourquoi, Joseph nourrissait en son coeur certains soupçons et certains
sentiments d'offense. Il pensait, "Ma femme n'est pas vraiment honnête
avec moi." En raison de ces circonstances, la famille de Jésus fut
affectée par l'agitation et le bouleversement, même après que Jésus soit né.
Un
incident en particulier témoigne de ce fait. Un jour, Jésus rencontra sa mère
lors d'un repas de noce en Galilée, et Marie informa Jésus que le vin était
épuisé. Celui-ci parla fortement à sa mère, disant : "Que me veux-tu,
femme ?..." (Jean 2 : 4) Le fait remarquable est qu'il ne dit pas
"mère", mais l'appela au contraire "femme". Plus tard, un
disciple de Jésus vint le trouver en disant : "Voilà que ta mère et
tes frères et tes soeurs sont là dehors qui te cherchent." (Marc 3 :
32) Et Jésus répondit : "Qui est ma mère ? et mes frères ?
(....) Voici ma mère et mes frères. Quiconque fait la volonté de Dieu, celui-là
m'est un frère et une soeur et une mère." (Marc 3 : 33-35) Ceci
indiquait qu'aux yeux de Jésus, les membres de sa famille n'étaient pas en
train d'accomplir la volonté de Dieu.
Jésus
était au supplice à l'intérieur de sa propre famille. Beaucoup d'histoires
cachées n'ont pas encore été révélées. De nombreux faits concernant sa
souffrance sont inconnus. La Bible ne laisse que des bribes d'information au
sujet des trente années qui précédèrent le ministère public de Jésus. S'il
s'agissait là d'un récit glorieux, nous pouvons être sûrs que Dieu ainsi que
les disciples de Jésus l'auraient révélé. Mais Jésus vécut dans la douleur et
le chagrin ; ce fut un personnage obscur durant trente ans.
En tant
qu'enfant, Jésus savait certainement qu'il était spécial. Il entendait ce que
les gens du peuple pensaient à son sujet, mais la perception qu'il avait de sa
propre image était complètement différente. Depuis son enfance, il ne put
jamais s'exprimer ouvertement comme il le souhaitait. La seule consolation
qu'il pouvait rechercher se trouvait dans la communication avec Dieu, et il
passa la majeure partie de son temps à prier Dieu et à rechercher Sa guidance.
Le résultat fut que Jésus devint de plus en plus fort au cours de cette
période, et les circonstances le poussèrent dans une seule direction : vers
Dieu et la réalisation de Son idéal. Il savait que le mode de penser de
l'humanité était radicalement différent de celui de Dieu, et qu'il fallait
corriger cela ; il savait également que la société ne comprenait rien à la
volonté de Dieu, et qu'il lui appartenait de changer cela. En raison des
circonstances qui lui étaient adverses, Jésus dut prier Dieu réellement fort,
jusqu'au point où Dieu put lui parler et lui enseigner ce dont il avait besoin
pour sa future mission. A mesure que Jésus grandissait, sachant de plus en plus
clairement qui était Dieu, et ce que sa propre mission était censée être, son
coeur s'alourdissait et se serrait, tandis que son entourage devenait plus
difficile à supporter.
L'anniversaire
de Jésus, Noël, ne signifiait rien de particulier à l'époque. L'ami le plus
précieux pour Jésus aurait été la personne venant à lui, non pas avec de
nombreux présents et des paroles de félicitation, mais plutôt avec un coeur
empli de larmes, afin de le consoler dans sa situation, et discuter avec lui de
ce qu'il ferait dans le futur. Si une telle personne s'était trouvée là, Jésus
aurait été bien plus heureux que si quelqu'un était venu avec des cadeaux.
Cette personne aurait pu être l'un de ses propres frères ou soeurs. Connaissant
sa souffrance cachée, il ou elle aurait pu apporter ne serait-ce qu'un petit
morceau de gâteau enveloppé dans un mouchoir, pour le donner à Jésus à l'occasion
de son anniversaire, en disant, "Les gens ne te comprennent pas, mais je
vais essayer de t'aider. Ne sois pas déçu." Jésus aurait certainement
accueilli une telle personne bien mieux que quelqu'un venant à lui avec un
cadeau de luxe, pour s'en aller ensuite. S'il s'était trouvé un tel frère ou
une telle soeur dans la famille de Jésus, ce dernier se serait souvenu de lui
ou d'elle pendant longtemps, et il aurait parlé de cet événement.
Jésus a
toujours souhaité que ses propres parents, frères et membres de sa famille
puissent l'aider dans sa mission. Si ses parents ne l'aidaient pas, qui
l'aiderait alors ? Jésus était la figure centrale, le personnage investi d'une
mission divine, que Dieu envoyait à l'issue d'une préparation de 4000 ans. Il y
avait des personnes préparées à le recevoir. Pour être en mesure d'établir le
Royaume de Dieu sur terre, il lui aurait d'abord fallu établir le Royaume dans
sa propre famille. Il connaissait la loi céleste de la famille divine, de sorte
que sa propre famille devait être placée sous cette loi.
Suivant cette loi divine, Joseph aurait dû aimer Jésus et pourvoir à ses besoins, sans parler de sa mère, Marie. Il fallait même que Jésus éduque ses propres parents, ainsi que ses frères et soeurs ; ils devaient l'aimer plus que n'importe qui d'autre, le servant et l'aidant dans sa mission. Jésus était un prince du Royaume des Cieux. Ce n'était pas un prince ordinaire d'un royaume terrestre. C'était le Fils unique de Dieu, et il était envoyé pour accomplir cette mission en tant que seule figure centrale envoyée de Dieu. Cette famille devait illustrer et construire la tradition en servant l'enfant, même si c'était leur fils. Que ce soit en lui préparant de la nourriture, en lui préparant des vêtements, en faisant quoi que ce soit pour lui, il leur fallait être très sincères et y mettre tout leur coeur. Leurs autres fils et filles auraient dû aider Jésus à mener sa mission à bien. Mais c'était une situation de conflit, et il n'en fut pas ainsi. Avec toutes ces choses se passant dans son entourage, Jésus ne put éviter de mener une vie malheureuse, se préparant seul pour sa mission jusqu'au jour de ses trente ans.
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